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Les agneaux du seigneur
Date de parution : 27/08/1998
Éditeurs :
Julliard

Les agneaux du seigneur

Date de parution : 27/08/1998
Avec Les Agneaux du Seigneur, on entre insensiblement dans la réalité du drame algérien qui semble pourtant défier l'analyse et la raison.

De loin, Ghachimat est presque une image d'Epinal avec couchers de soleil sur les montagnes. De près, Ghachimat est un village comme les autres : on s'y côtoie depuis l'enfance,...

De loin, Ghachimat est presque une image d'Epinal avec couchers de soleil sur les montagnes. De près, Ghachimat est un village comme les autres : on s'y côtoie depuis l'enfance, on se jalouse. On s'affronte en secret pour obtenir la main d'une fille. On déteste ceux qui ont réussi, on...

De loin, Ghachimat est presque une image d'Epinal avec couchers de soleil sur les montagnes. De près, Ghachimat est un village comme les autres : on s'y côtoie depuis l'enfance, on se jalouse. On s'affronte en secret pour obtenir la main d'une fille. On déteste ceux qui ont réussi, on méprise ceux qui sont restés dans la misère. On étouffe sous le joug d'une tradition obsolète. On ne s'émeut guère des événements qui embrasent la capitale. Qui n'a rien à se reprocher peut dormir sur ses deux oreilles, se dit-on. Ceux qui ont été abattus n'étaient pas tous des anges. Mais il suffit du retour au pays d'un enfant fanatisé pour que les habitants de Ghachimat basculent dans le crime collectif, portés par le ressentiment et la rancoeur, pour que des garçons bien tranquilles deviennent des tueurs en série. Le printemps n'émerveillera ni les bêtes ni les hommes. Les coquelicots évoqueront des boursouflures écorchées. L'aile gauche du cimetière atteindra bientôt les murailles d'en face. Tous les jours, un conroi ira confier son cher disparu à une terre devenue charnier. 
http://www.yasmina-khadra.com

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EAN : 9782260015031
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 216
Format : 130 x 205 mm
EAN : 9782260015031
Façonnage normé : BROCHE
Nombre de pages : 216
Format : 130 x 205 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • JG55 09/04/2024
    Même si je l'ai peut-être déjà dit, Yasmina Khadra est un écrivain contemporain que j'apprécie énormément. Il a d'abord une facilité d'écriture et le talent que j'attends d'un romancier, celui de conteur. Mais cela ne peut suffire. Les sujets qu'il aborde sont d'autant plus intéressants qu'il fut un homme au centre des problèmes dont il parle. En effet, dans une vie antérieure, il fut un des responsables algériens de la lutte contre le GIA et le FIS. Cela le rend crédible. "Les agneaux du Seigneur" est un des romans par lequel j'ai pénétré l'univers de Yasmina Khadra vers la fin des années 90 dont j'ai dû lire, depuis, une bonne vingtaine de romans. Signe factuel : il est le seul écrivain contemporain né après-guerre à faire partie de mon Top 10 des livres … "Les agneaux du Seigneur" évoque la vie d'un paisible petit village algérien, loin de tout, où tous les gens se connaissent, se critiquent, s'entraident ou bien se jalousent. Il a suffi qu'un homme sorti de prison, d'Afghanistan, que sais-je, en bref imprégné d'un islam radical, revienne au village pour renverser les valeurs présentes et l'ordre établi depuis la guerre d'indépendance. Il s'agit d'une lutte pour le pouvoir qui va consister à éliminer petit à petit ceux qui détiennent la mairie, ceux qui détiennent un savoir (dangereux) et même les anciens (Hadj …) qu'on ne reconnait plus. Il va de soi que les propriétés récupérées ne sont pas perdues pour tout le monde … Khadra analyse finement la logique implacable utilisée par la nouvelle mouvance intégriste qui s'appuie sur les frustrations de certains habitants emblématiques du roman comme Tej Osmane, le mécanicien qui a toujours souffert de l'humiliation subie par son père, Kada Hilal, l'instituteur qui ne parviendra pas à séduire la belle Sarah, fille du maire et aussi Zane, le nain, dont la difformité a toujours été moquée par l'ensemble des habitants et qui a une revanche à prendre. Le sort cruel réservé à l'écrivain public, l'intellectuel local, surnommé Dactylo, est terrifiant. Cet homme n'était pas violent. Il mettait simplement en garde ses interlocuteurs contre cette nouvelle mouvance et défendait le patrimoine local, des ruines datant de l'époque romaine. Il n'était que la voix de la raison mais était, certainement, une épine intolérable dans le pied des nouveaux maîtres. Roman bien construit dès la première scène qui évoque les relations d'amitié d'enfance entre trois hommes que tout va brutalement séparer. Le poids des ressentiments. Les petits mensonges et les grandes jalousies. Roman angoissant, bouleversant dans le fait qu'on prend la mesure de la facilité dérisoire de la destruction d'une société, locale ici, certes, par un extrémisme, ici, religieux.Même si je l'ai peut-être déjà dit, Yasmina Khadra est un écrivain contemporain que j'apprécie énormément. Il a d'abord une facilité d'écriture et le talent que j'attends d'un romancier, celui de conteur. Mais cela ne peut suffire. Les sujets qu'il aborde sont d'autant plus intéressants qu'il fut un homme au centre des problèmes dont il parle. En effet, dans une vie antérieure, il fut un des responsables algériens de la lutte contre le GIA et le FIS. Cela le rend crédible. "Les agneaux du Seigneur" est un des romans par lequel j'ai pénétré l'univers de Yasmina Khadra vers la fin des années 90 dont j'ai dû lire, depuis, une bonne vingtaine de romans. Signe factuel : il est le seul écrivain contemporain né après-guerre à faire partie de mon Top 10 des livres … "Les agneaux du Seigneur" évoque la vie d'un paisible petit village algérien, loin de tout, où tous les gens se connaissent, se critiquent, s'entraident ou bien se jalousent. Il a suffi qu'un homme sorti de prison, d'Afghanistan, que sais-je, en bref imprégné d'un islam radical, revienne au village pour renverser les valeurs présentes et l'ordre établi depuis la guerre d'indépendance. Il s'agit d'une lutte pour le pouvoir qui...
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  • anaitaxx 06/09/2023
    Roman prenant du temps à démarrer, au bout de quelques chapitres on se demande si l’intrigue existe… puis on se dit qu’on a bien fait de préserver la lecture. Y sont très bien décrites la création et l’ascension fulgurantes du FIS au sein d’un petit village algérien, l’auteur s’inspire de faits réels, par exemple, le personnage du Cheikh Abbas correspondant à Abbasi Madani, fondateur à la tête du groupe extrémiste en 1989. La violence et la terreur filent subtilement à travers la plume de l’auteur qui arrive à nous consterner de cette barbarie sans fin. On suit le chemin de vie de chacun, certains décident de rejoindre les « Frères » par ennui, d’autres dû à un simple refus de mariage, certains par vengeance, d’autres voudraient se sentir utiles. C’est un village où les femmes sont transparentes et ne deviennent opaques que lorsqu’elles sont reléguées au rôle de mère, de sœur ou d’épouse. Dans ce roman, ou plutôt, dans ce village les femmes n’existent pas. En somme, c’est un roman qui vous prend aux tripes. Le climat de violence vient polluer les pages de manière crescendo, sans jamais s’arrêter. J’aime ce genre de lecture, lecture qui nous perturbe, nous dégoûte, nous révolte et qui arrive à nous mêler parmi cette pollution sanglante. PS: Existe-t-il plus détestable que Zane le nain ? La quintessence de l’ignominie c’est bien lui. Roman prenant du temps à démarrer, au bout de quelques chapitres on se demande si l’intrigue existe… puis on se dit qu’on a bien fait de préserver la lecture. Y sont très bien décrites la création et l’ascension fulgurantes du FIS au sein d’un petit village algérien, l’auteur s’inspire de faits réels, par exemple, le personnage du Cheikh Abbas correspondant à Abbasi Madani, fondateur à la tête du groupe extrémiste en 1989. La violence et la terreur filent subtilement à travers la plume de l’auteur qui arrive à nous consterner de cette barbarie sans fin. On suit le chemin de vie de chacun, certains décident de rejoindre les « Frères » par ennui, d’autres dû à un simple refus de mariage, certains par vengeance, d’autres voudraient se sentir utiles. C’est un village où les femmes sont transparentes et ne deviennent opaques que lorsqu’elles sont reléguées au rôle de mère, de sœur ou d’épouse. Dans ce roman, ou plutôt, dans ce village les femmes n’existent pas. En somme, c’est un roman qui vous prend aux tripes. Le climat de violence vient polluer les pages de manière crescendo, sans jamais s’arrêter. J’aime ce genre de lecture, lecture qui nous perturbe, nous dégoûte, nous révolte...
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  • Defne 26/03/2021
    "Les agneaux du Seigneur", un roman dur relatant une once d'endurance du peuple algérien face aux terroristes qui se sont immiscés parmi les jeunes gens en leur faisant croire que leur seul objectif était de faire de la pratique religieuse correcte une coutume tout en leur promettant prospérité et paradis.. Dupes et naïfs, certains se sont pris au jeu mais ont fini par se rendre compte de la cruauté de ces êtres qui n'épargnent ni femme ni enfant et qui agissent à l'encontre de ce que l'Islam a toujours prôné mais le mal était déjà fait.. Massacre, torture, assassinat, viol .. Des mots que le fait d'aligner dans une même et unique phrase donne la chair de poule, furent le quotidien de tout un peuple tout au long de dix longues années dites "la décennie noire".. J'aurais aimé voir Zane le nain payer pour tout ce qu'il a fait mais l'auteur en a voulu autrement, chose qui d'un coté laisse le lecteur contrarié, plein de hargne et de rancœur mais qui rend d'un autre coté le récit plus réel et plus fort car la vraie vie grouille effectivement de traitres et de personnes malintentionnées qui sont rarement repérées.
  • Thomas_Harnois 01/09/2020
    « Les agneaux du Seigneur » est pour moi un chef d’œuvre absolu. Le roman, extraordinairement intelligent et bien construit, regorge d’anecdotes tragiques montrant de manière implacable les mécanismes de propagation de la peste intégriste qui utilise une religion en l’occurrence l’Islam pour assouvir les plus bas instincts d’hommes généralement incultes mais très déterminés et ivres de pouvoir. L’humour et une certaine truculence présents dans les enquêtes du commissaire Llob sont ici complètement absents au profit d’un ton épuré, sobre, dramatique qui se concentre sur l’essentiel : décrire l’horreur absolue. Khadra choisit donc de tout nous montrer et de nous dévoiler l’atrocité sans limite de la barbarie humaine en nous présentant l’une des faces les plus sombres de l’humanité. On peut penser que le personnage de Dactylo, écrivain public, mis cruellement à mort par les milices représente à lui seul le sort qu’ont subi les intellectuels algériens pendant cette période. Le récit vibre de terribles accents de vérité qui lui confèrent une puissance incomparable, mille fois plus effrayante que n’importe quel livre de Stephen King. On ressort donc éprouvé, captivé et totalement bouleversé par ce livre coup de poing. Culte.
  • Didjmix 20/03/2020
    Première oeuvre que je lis de cet auteur, et c'est une satisfaction : le style, la facilité, la curiosité alors même que le sujet est difficile, violent, repoussant.
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