Ce que le jour doit à la nuit : Le livre de Yasmina Khadra

Ce roman nous plonge dans l'Algérie du milieu du XX° siècle, en nous racontant la vie de Younes, sa jeunesse misérable dans un bidonville oranais, son adoption par un couple mixte s'installant dans une pharmacie d'un village voisin et son intégration progressive à la communauté pied-noire, avec ses amitiés et ses amours. Si la deuxième guerre mondiale épargne largement ce petit monde, celui-ci va être plongé dans le chaos avec la guerre d'Algérie, Younès étant lui-même déchiré entre l'attachement à son peuple et ses amitiés pied-noires. Je trouve que Yasmina Khadra est décidément un merveilleux conteur, avec son écriture à la fois très simple et régulièrement fleurie de métaphores. Et je dois avouer que j'ai été complètement happé par ce roman dans sa deuxième moitié, avec notamment cette histoire d'amour impossible entre Younès et Émilie. Avec le recul, je me dis que Khadra en fait quand même un peu trop pour ce qui est de ces péripéties mélodramatiques, sans doute un peu tire-larmes. Mais incontestablement, ça fonctionne, sur moi comme sur beaucoup d'autres lecteurs sans doute, et c'est en effet la larme à l'oeil que j'ai terminé cette lecture, tout ému par ce récit qui m'a touché au coeur...

Quelle beauté de roman! Quelle écriture! Poétique du début à la fin! Un roman qui devrait être simplement obligatoire dans les écoles francophones! Je n'ai pas de mots pour décrire le tourbillon d'émotions que ce roman peut provoquer...roman sur l'amitié, sur le pardon, sur la famille, sur les amours perdues, sur nos regrets, sur les vicissitudes de l'Histoire...un roman qui plaît j'en suis sûr aux hommes et aux femmes, aux jeunes et aux anciens. Tout le monde s'y retrouve car ce roman condense une sagesse sur la vie où chacun de nous peut tirer une leçon. Un roman qu'on n'oublie sans doute jamais.

Je manque de mots pour décrire toutes les émotions qui m’ont traversée à la lecture de Ce que le jour doit à la nuit. Écrire cette critique s’avère donc pour moi un exercice difficile, étant donné qu’aucun mot ne semble à la hauteur pour exprimer à quel point ce roman m’a profondément marquée. Ce qui a d’abord attiré mon attention a été le titre, que je trouve magnifique et qui représente à lui seul l’essence du roman : des lignes traversées de lyrisme, de beauté et de poésie. C’est sans aucun doute, mon plus grand coup de cœur littéraire depuis le début de l’année. J’ignore si cette critique saura rendre justice à la beauté de ce roman et à l’intensité de ce que j’ai ressenti en le lisant. Le récit démarre à travers les yeux d’un enfant, Younes, dont la famille est contrainte de fuir sa terre natale après un terrible incendie. Nous découvrons avec lui une vie nouvelle vie, rude et instable, jusqu’à jour où il est recueilli par son oncle pharmacien. Cette rupture avec son ancienne et sa nouvelle vie marque le début d’une nouvelle identité : il devient Jonas. Mais ce changement d’identité, aussi prometteur soit-il, l’arrache à ses racines et le plonge dans un tiraillement intérieur qui ne le quittera plus : celui d’être à la fois arabe et musulman ou européen, Younes et Jonas. Ce roman est traversé par de belles amitiés empreintes de fraternité, malgré le contexte sociale et politique entourant les personnages. Il est également important d’évoquer un point central du roman : l’amour. Un amour, intense et puissant, mais aussi tragique, pour la belle Émilie aux yeux et aux cheveux noirs. La puissance de l’amour y est décrite avec une précision et une beauté incroyable. Chaque ligne décrivant l’amour dans ce livre est d’une poésie indescriptible. La plume de Yasmina Khadra est d’une beauté rare. Plusieurs passages sont marquants, laissant une marque indélébile dans ma mémoire. La lecture de ce livre m’a accompagnée durant plus d’une dizaine de jours, et l’histoire continuera de m’habiter encore longtemps.

C’est le premier livre qui m’a fait pleurer… et il restera à jamais gravé dans ma mémoire. Une histoire déchirante, magnifiquement écrite, où l’amour, l’amitié, l’histoire et le destin s’entremêlent avec une intensité rare. Yasmina Khadra a une plume puissante, poétique, qui m’a profondément touchée. Les émotions sont brutes, sincères, et on s’attache tellement aux personnages qu’on vit chaque moment avec eux, le cœur serré. C’est aussi une plongée dans l’Algérie coloniale, avec toute la complexité de cette époque. C’est sans aucun doute l’un de mes romans préférés dans la catégorie romance, mais aussi un chef-d’œuvre humain et littéraire.