Un garçon d'Italie : Le livre de Philippe Besson

Ce roman fait intervenir à tour de rôle 3 narrateurs, Luca qui nous parle par-delà la mort, Anna et Léo. L'une était sa copine et l'autre son amant. Je vais peut-être attendre un peu avant d'en lire un autre, car cest mon 3ème de suite de Philippe Besson et ça devient un peu de la rengaine.

J'avais déjà lu une dizaine de roman de Philippe Besson mais celui-ci trouvé par hasard à la bibliothèque municipale de mon village m'a comblé. L'histoire se passe à Florence près de l'Arno. Trois personnages principaux Luca, Anna et Léo autour desquels un drame s'est passé. Chacun à son tour raconte sa version des faits. Lecture aisée car de courts chapitres permettent de bien nous plonger dans le mystère du récit. L'auteur m'a baigné dans l'ambiance de l'Italie et m'a donner envie d'y retourner.

La quadrature du…triangle amoureux ! Le mort, sa compagne, son amant, le triptyque narrateur de ce drame florentin où le premier prend la parole, post-mortem, pour raconter la découverte de son cadavre, l’autopsie consécutive, l’œuvre de la thanatopractrice, ses obsèques, sa décomposition… Étonnant. Luca, Anna, Léo. Luca vient de mourir, violemment. Suicide, meurtre, accident ? Avec lui, les deux autres protagonistes s’exprimeront alternativement pour raconter l’effroi de la nouvelle, le bouleversement qui va ébranler leurs vies, à elle, Anna, qui partageait la sienne, mais pas complètement, à lui, Léo, qui n’y avait pas accès en dehors des rendez vous clandestins. Chacun reviendra sur cette histoire commune dont pourtant seul le pilier disparu connait les deux tenants, l’entièreté de sa propre existence. Quand apparaîtra le puzzle reconstitué, toutes les questions surgiront qui tendront un rideau opaque sur la vie passée et le doute se dressera qui fera se poser l’angoissante question : de quoi étaient réellement faites les années qui ont pris fin avec la mort de Luca. Un court roman qui s’immisce avec beaucoup de finesse et de talent dans les affres consécutifs à la disparition brutale d’un proche et, au-delà, de la découverte que seule une partie de sa vie complexe était connue. Au deuil succède le doute. Une très belle écriture, un très beau moment de lecture.

J'ai fait la connaissance de Philippe BESSON par la lecture Paris-Briançon que j'ai bien apprécié. J'ai retrouvé au hasard de ma bibliothèque "un garçon d'Italie" qui prenait la poussière depuis 20 ans, jamais lu. Cet ouvrage ancien (2005) m'a séduite. Je n'en ferai pas de résumé parce qu'il en circule de nombreux sur Babelio et ailleurs. Je m'en tiendrai à la réflexion que ce livre suscite. Connait on réellement la personne avec laquelle on vit et avec laquelle on tisse une relation de confiance? Elle a peut-être une vie parallèle qui échappe totalement au proche entourage. Finalement une réflexion banale qui est bien connue mais qui prend toute son intensité dans la magnifique plume de l'auteur. A noter que aussi que la splendide ville de Florence en toile de fond procure un supplément d'âme à ce court mais intense roman.