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Fantasmagories du capital
L'invention de la ville-marchandise
Collection : ZONES
Date de parution : 07/02/2013
Éditeurs :
La Découverte

Fantasmagories du capital

L'invention de la ville-marchandise

Collection : ZONES
Date de parution : 07/02/2013

Dans le sillage des écrits de Walter Benjamin sur le Paris du XIXe siècle, cet essai arpente l’histoire d’espaces urbains envahis par l’imaginaire capitaliste. Dans ce récit, à la fois politique et esthétique de la production de l’espace, le lecteur explore tour à tour les passages parisiens, les premiers grands magasins, les Expositions universelles, le Paris d’Haussmann, les parcs à thème (Disneyland), les centres commerciaux (le Mall of America) ou le strip de Las Vegas.

Quel rapport entre les spectres d’un couvent parisien, des héroïnes séquestrées dans des châteaux gothiques et les flâneurs des passages couverts de Paris ? Quel point commun entre les visiteurs...

Quel rapport entre les spectres d’un couvent parisien, des héroïnes séquestrées dans des châteaux gothiques et les flâneurs des passages couverts de Paris ? Quel point commun entre les visiteurs des Expositions universelles, les joueurs captivés par les néons de Las Vegas et les badauds fascinés par les shopping malls...

Quel rapport entre les spectres d’un couvent parisien, des héroïnes séquestrées dans des châteaux gothiques et les flâneurs des passages couverts de Paris ? Quel point commun entre les visiteurs des Expositions universelles, les joueurs captivés par les néons de Las Vegas et les badauds fascinés par les shopping malls ? Tous sont pris dans des lieux clos saturés d’imaginaire, des « rêvoirs » collectifs, des fantasmagories.
Depuis trois siècles, le capital façonne des environnements oniriques qui, refoulant leur origine économique, ordonnent les plaisirs individuels et collectifs sur fond de règne de la marchandise. Cette histoire de l’espace urbain est celle d’une mobilisation toujours plus structurée de nos désirs intimes par l’architecture.
Dans le sillage des écrits de Walter Benjamin sur le Paris du XIXe siècle, cet essai arpente les lieux d’un imaginaire capitaliste fait ville. En s’efforçant de déchiffrer ces espaces comme on interprète un rêve, il s’efforce de dégager l’éclat de l’utopie de la gangue qui l’enferme. Car le grand récit de la marchandisation de la ville a aussi ses anti-héros, qui se nomment Maximilien de Robespierre, Charles Fourier, Karl Marx, Auguste Blanqui, André Breton, Sergueï Eisenstein, Walter Gropius ou Ken Kesey…

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EAN : 9782355220609
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782355220609
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • MarianneL 31/10/2014
    L’historien et sociologue Marc Berdet, spécialiste de Walter Benjamin, s’empare ici du concept de fantasmagorie, exploré par Benjamin dans «Paris, capitale du XIXe siècle» pour explorer les fantasmagories du capital déployées dans les grandes villes modernes depuis la fin du XIXe siècle - dont se sont parés la marchandise et les espaces commerciaux urbains au cours du temps -, en s’appuyant pour les décoder sur les réflexions de nombreux penseurs, dont Walter Benjamin, Karl Marx, Auguste Blanqui, Sergueï Eisenstein, ou encore Ken Kesey à Las Vegas. Au fil de ce parcours passionnant depuis les fantasmagories originelles, jusqu’aux fantasmagories modernes et postmodernes, l’auteur nous guide ici dans une découverte de la galerie du Palais Royal et des passages parisiens sur les pas de Fourier et de Benjamin, lieux d’utopies rapidement digérées par le capitalisme, et préfiguration des développements ultérieurs des Grands Magasins, de la première exposition universelle au Crystal Palace, des transformations de la ville de Paris et de la conception de la ville comme entité marchande sous la houlette d’Haussmann, jusqu’aux centres commerciaux des banlieues et des centre-ville du XXe siècle, conçus en s’inspirant des espaces mythologiques de Disneyland analysés très finement ici. «Que ce soit aux États-Unis, en Chine, au Canada ou en Europe, la confusion imaginale règne à tous les étages : le passé et le futur s’enchevêtrent dans un présent insignifiant, le vrai et le faux s’emmêlent dans un «authentique» monde synthétique, le proche et le lointain s’amalgament dans une géographie comprimée, nature et culture se liquéfient dans les jeux d’eau, le même et l’autre s’embrouillent dans un ego omniprésent. Le «mall» est une machine optique qui fait défiler indifféremment, mélangées au réel, des images de l’histoire, de la nature et de la technique […] Depuis près de trois siècles, le capital façonne des environnements oniriques qui, sur fond de règne de la marchandise, refoulent leur origine économique en vue de canaliser les plaisirs individuels et collectifs.» Evoquant certains aspects des écrits de Mike Davis et de Bruce Bégout, Marc Berdet nous guide au fil de l’histoire pour montrer comment ces fantasmagories échafaudent des expériences sensibles féeriques qui déconnectent le visiteur de sa vie quotidienne, occultent la violence des rapports sociaux, la production et les conflits, et permettent de susciter une séduction profonde et de déclencher un comportement de consommation dans lequel le comportement rationnel n’intervient plus ou très peu : Dès l’exposition universelle de Londres de 1851 au Crystal Palace, le clou de l’exposition fut un diamant noir spectaculaire ramené d’Inde, Kohinoor, exposé au centre de l’exposition dans un espace ressemblant à «un temple des mille et une nuits», tandis que les ouvriers n’étaient pas représentés dans les représentations de la production : «pour représenter le monde du travail, on préfère le vieux paysan, le noble artisan ou l’ingénieur inventif.» «Les fantasmagories postmodernes n’invoquent donc le réel que pour l’esthétiser aussitôt selon ses traits les plus luxueux, les plus éloignés de l’existence ordinaire de la plupart des gens. Il s’agit là de l’opposition essentielle du mall, qui se cristallise dans un eternel état de nature, un passé glorieux ou un futur technologique.» Avec le capitalisme mondialisé, le développement de ces fantasmagories est international et standardisé, mais Marc Berdet souligne aussi les échecs répétés de ces immenses shopping malls, et la poésie inattendue et subversive de ces espaces désertés, lorsqu’ils retombent dans un état de ruines fantomatiques. Lecture foisonnante et hautement recommandable.L’historien et sociologue Marc Berdet, spécialiste de Walter Benjamin, s’empare ici du concept de fantasmagorie, exploré par Benjamin dans «Paris, capitale du XIXe siècle» pour explorer les fantasmagories du capital déployées dans les grandes villes modernes depuis la fin du XIXe siècle - dont se sont parés la marchandise et les espaces commerciaux urbains au cours du temps -, en s’appuyant pour les décoder sur les réflexions de nombreux penseurs, dont Walter Benjamin, Karl Marx, Auguste Blanqui, Sergueï Eisenstein, ou encore Ken Kesey à Las Vegas. Au fil de ce parcours passionnant depuis les fantasmagories originelles, jusqu’aux fantasmagories modernes et postmodernes, l’auteur nous guide ici dans une découverte de la galerie du Palais Royal et des passages parisiens sur les pas de Fourier et de Benjamin, lieux d’utopies rapidement digérées par le capitalisme, et préfiguration des développements ultérieurs des Grands Magasins, de la première exposition universelle au Crystal Palace, des transformations de la ville de Paris et de la conception de la ville comme entité marchande sous la houlette d’Haussmann, jusqu’aux centres commerciaux des banlieues et des centre-ville du XXe siècle, conçus en s’inspirant des espaces mythologiques de Disneyland analysés très finement ici. «Que ce soit aux États-Unis, en Chine, au Canada...
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