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Lire, s'évader, résister
Essai sur la culture de masse sous le IIIe Reich
Date de parution : 07/05/2014
Éditeurs :
La Découverte

Lire, s'évader, résister

Essai sur la culture de masse sous le IIIe Reich

Date de parution : 07/05/2014
La « grande » culture a bel et bien été mise au pas sous le IIIe Reich, mais le divertissement populaire, précisément parce qu’il n’était pas considéré comme une culture digne d’intérêt, a joui d’une certaine liberté. Il a donc existé, au sein même de la dictature nazie, des romans, journaux et films qui recelaient une critique féroce du régime et qui furent diffusés en masse. Comment la subversion a-t-elle pu se glisser dans des œuvres grand-public ?
Contrairement à ce que l’on a coutume de croire, on s’est beau coup amusé sous la dictature nazie ; et plus le pays s’est enfoncé dans la folie et les... Contrairement à ce que l’on a coutume de croire, on s’est beau coup amusé sous la dictature nazie ; et plus le pays s’est enfoncé dans la folie et les massacres, plus les loisirs se sont multipliés, recouvrant de leur « clameur » les râles des victimes. Le Reich était... Contrairement à ce que l’on a coutume de croire, on s’est beau coup amusé sous la dictature nazie ; et plus le pays s’est enfoncé dans la folie et les massacres, plus les loisirs se sont multipliés, recouvrant de leur « clameur » les râles des victimes. Le Reich était en effet une société de consommation comme les autres, rêvant des mêmes plaisirs… Est-ce si étonnant, à défaut d’être innocent ? Les loisirs aidaient à supporter l’oppression, tout en permettant d’imposer des normes fascistes sous des dehors « divertissants ». Faut-il pour autant considérer la culture de masse comme une propagande douce ? Justement, non, et là est tout l’enjeu de ce livre : si la « haute » culture a bel et bien été mise au pas, le divertissement populaire, précisément parce qu’il n’était pas considéré comme digne d’intérêt, a joui d’une certaine liberté. Il a donc existé, au sein même du IIIe Reich, des romans, journaux, des jeux et des films qui recelaient une critique féroce, mais « codée », du régime et qui furent diffusés en masse.
Ce livre offre ainsi une lecture totalement inédite du régime nazi en prenant en compte sa dimension infra-politique. Il montre comment les romans policiers, la science-fiction, l’humour ou le sport, mais aussi les films d’aventures ou la culture automobile ont pu être le creuset d’une dissidence voilée, d’une micro-résistance du quotidien qui témoigne d’un autre visage de l’Allemagne sous la dictature hitlérienne.
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EAN : 9782707182951
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707182951
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

La représentation d'un pouvoir hitlérien contrôlant le Reich d'une main de fer est un legs de la propagande nazie. Dans un essai très documenté, l'historien Vincent Platini illustre ce constat en passant au crible la part la plus populaire de l'abondante production culturelle des années 1933-1945: malgré l'enracinement brutal du régime totalitaire, des films et des livres, comédies comme romans de gare, portent en effet les traces d'une subtile contestation. Critique subliminale, dénonciation métaphorique, pluralité des interprétations, dérision massive et citations paraphrasées d'écrivains "dégénérés" sont quelques-unes des stratégies mises en oeuvre par les auteurs qui payèrent parfois de leur vie cette contrebande idéologique. Difficile, néanmoins, de déterminer si les spectateurs des Aventures du baron Münchhausen ou les millions de lecteurs de polars subversifs saisissaient cette dimension séditieuse. Plus ou moins éloignés du contexte politique, les produits de divertissement "déviants" s'apparentent ainsi à un exutoire qui facilita l'acceptation d'un quotidien bientôt saturé par la guerre. Dans l'Etat nazi, c'était à la fois beaucoup, et bien peu.
Thomas Rabino / Marianne
L’ordre contre l’obscurité : on pourrait croire que l’imaginaire de la littérature policière a fait de celle-ci un instrument privilégié de la propagande nazie. La réalité fut bien plus complexe. Vincent Platini, en livrant son anthologie du récit policier et une étude de la culture populaire sous le IIIe Reich, Lire, s’évader, résister, éclaire finement les rapports entretenus par le régime avec ce genre littéraire.
Julie Clarini / Le Monde
Le IIIe Reich fut sans doute l’un des régimes où la propagande exerça la plus forte emprise sur la société allemande.
Le ministre chargé de la penser et de l’appliquer dans tous les aspects de la vie quotidienne, Joseph Goebbels, en fit 
une entreprise inédite par son ambition totalitaire. Pour autant, l’idéal de la propagande n’est pas d’être omniprésente et par trop massive, faute de quoi elle manque son but. « Dès qu’une propagande est consciente, elle devient inefficace », disait J. Goebbels. C’est le mérite du travail de Vincent Platini de montrer comment la culture populaire allemande de l’époque s’est efforcée 
de contourner l’obstacle et de se glisser dans les failles de l’édifice. Le cinéma, 
la littérature populaire, le roman policier 
en particulier, même soumis au contrôle d’une administration aux effectifs pléthoriques, ont pu être le lieu d’une critique discrète et d’un ferment 
de dissidence.
C’est par allusions, silences, aposiopèses (suspensions rhétoriques de la fin de 
la phrase) et autres contournements que s’est manifesté l’écart au discours imposé.
L’art officiel conduisant à la lassitude à force de répétition, les « contrebandiers de la culture de masse » se frayèrent un chemin dans la masse de la production, rusant en permanence face à la terreur et à la censure. Ainsi, le divertissement populaire a-t-il gardé un degré de liberté durant toute la durée du régime et même pendant la guerre.
Nicolas Journet / Sciences humaines
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