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Tyrannicide
Collection : Les Affranchis
Date de parution : 17/10/2013
Éditeurs :
Nil

Tyrannicide

Collection : Les Affranchis
Date de parution : 17/10/2013

« A bien y regarder, on retrouve dans ces pages une étourdissante réfl exion sur le roman dans le roman. Sans compter que le décor et les personnages en font une histoire haute en couleur et assez palpitante, à mon sens. Je suis vraiment navré que vous n’ayez pas perçu son potentiel cinématographique. Navré pour vous, j’entends. Vous manquez drôlement de fl air, Monsieur Sollers. »

EAN : 9782841116942
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782841116942
Façonnage normé : EPUB3
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • RJuillet 17/04/2022
    C’est une lettre envoyée par un écrivain aux éditions Gallimard. En effet, Gérard Joyau a écrit le livre de sa vie, il le manie et le remanie sans cesse, l’envoie aux éditions Gallimard, qui le refuse. Incessamment, il le réécrit, le renvoie et le manuscrit est toujours refusé. Il se décide enfin à écrire une lettre à Monsieur Sollers pour exprimer son mécontentement. Cette lettre est un petit bijou (un joyau ?). C’est ironique, c’est méchant mais ça nous explique comment un auteur (Gérard Joyau dans ce cas là) peut vivre une lettre de refus. C’est en même temps plein d’admiration et de déception contenue. Il tente d’expliquer son roman, mais on a l’impression qu’il s’enfonce toujours un peu plus. A chaque nouvelle version, l’histoire s’amplifie et devient de plus en plus rocambolesque. Au début, on est prudent, on reste sur nos gardes. C’est quoi cette lettre ? Et on finit par trouver ça totalement renversant et on sourit. Les éditions Nil ont donc lancé une collection “Les Affranchis” et ont demandé à des auteurs de rédiger la lettre qu’ils n’ont jamais écrite. Annie Ernaux écrira à sa sœur, Yves Simon à son père … Ce “Tyrannicide” donne envie de découvrir toutes ces autres lettres. C’est une lettre envoyée par un écrivain aux éditions Gallimard. En effet, Gérard Joyau a écrit le livre de sa vie, il le manie et le remanie sans cesse, l’envoie aux éditions Gallimard, qui le refuse. Incessamment, il le réécrit, le renvoie et le manuscrit est toujours refusé. Il se décide enfin à écrire une lettre à Monsieur Sollers pour exprimer son mécontentement. Cette lettre est un petit bijou (un joyau ?). C’est ironique, c’est méchant mais ça nous explique comment un auteur (Gérard Joyau dans ce cas là) peut vivre une lettre de refus. C’est en même temps plein d’admiration et de déception contenue. Il tente d’expliquer son roman, mais on a l’impression qu’il s’enfonce toujours un peu plus. A chaque nouvelle version, l’histoire s’amplifie et devient de plus en plus rocambolesque. Au début, on est prudent, on reste sur nos gardes. C’est quoi cette lettre ? Et on finit par trouver ça totalement renversant et on sourit. Les éditions Nil ont donc lancé une collection “Les Affranchis” et ont demandé à des auteurs de rédiger la lettre qu’ils n’ont jamais écrite. Annie Ernaux écrira à sa sœur, Yves Simon à son père … Ce “Tyrannicide” donne...
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  • trust_me 08/05/2014
    Tyrannicide est pour son auteur Gérard Joyau le livre d’une vie. Pensez donc, une éducation sentimentale de 934 pages dans une prose d’un « classicisme baroque » qui raconte « les déboires d’un provincial aux prises avec une mère mutique et autoritaire (qui le maltraite depuis son enfance), et amouraché d’une charcutière nymphomane (sa maîtresse) », ce n’est pas rien. Sauf que la sixième mouture du manuscrit vient d’être à nouveau refusée par les éditions Gallimard. Un refus accompagné pour la première fois d’un petit mot de Philippe Sollers himself. Pour Gérard c’en est trop, la coupe est pleine et la réponse va être cinglante. Dans une longue lettre à l’attention du « mandarin égocentrique des lettres françaises », il va défendre son texte avec un aplomb à toute épreuve. Avec véhémence, conviction, et sans peur du ridicule… Gérard Joyau est persuadé d’être un écrivain, un vrai, « contraint de mendier auprès de l’éducation nationale un poste, non pas déshonorant, mais très au-dessous de [sa] juste valeur » à cause de la « malveillance des éditions Gallimard » qui refusent de reconnaître son talent. C'est également un lecteur passionné du magazine Détective, de Mauriac, de Montherlant et de bien d’autres, qui n’hésite pas à retirer à coups de ciseaux les pages superflues ou ratées des livres qu’il dévore : « Ma pléiade Céline ne compte que trente-huit pages, celle de Gide un peu moins de deux cents ». Surtout, c’est un vieux garçon à l’œdipe mal géré, s’accrochant désespérément à un seul et unique rêve : être publié dans « La blanche ». C'est une évidence, elle est pathétique sa lettre. Plus il avance dans l’analyse minutieuse de son « œuvre » et plus il s’enfonce. C'est bien connu, les écrivaillons persuadés d'être des génies sont légions. Et ils sont prêts, coûte que coûte, à défendre leur prose, même si on leur démontre par A + B qu'elle ne vaut pas tripette. Tout cela aurait pu être plombant et grossier mais au final l’exercice proposé par Giulio Minghini se révèle éminemment littéraire. Pas de moquerie vacharde, tout est présenté avec beaucoup de finesse et d'humour, même si le pauvre Gérard n'en ressort pas grandi, loin s'en faut. Et puis certaines piques attaquent bille en tête, et avec justesse, le monde de l’édition : « Gallimard, cette maison d’édition qui, par ses jeux diplomatiques grossiers et mafieux arrive un an sur deux à obtenir avec l’un de ses auteurs le prix Goncourt. Comme c’est bizarre, n’est-ce pas ? », tandis que d’autres sont d’une lucidité touchante : « Juste une curiosité, au passage ; combien avez-vous tué d’écrivains dans l’œuf littéraire […] mis à mort par la hache de votre indifférence… Combien ? Savez-vous combien vous en avez broyés, effacés, rayés de leur propre vie ? » Voila donc un petit texte brillant à l’écriture très travaillée. Et cette lettre n’épargnant au final ni l’expéditeur ni le destinataire m'a fait passer un moment de lecture délicieusement jubilatoire.Tyrannicide est pour son auteur Gérard Joyau le livre d’une vie. Pensez donc, une éducation sentimentale de 934 pages dans une prose d’un « classicisme baroque » qui raconte « les déboires d’un provincial aux prises avec une mère mutique et autoritaire (qui le maltraite depuis son enfance), et amouraché d’une charcutière nymphomane (sa maîtresse) », ce n’est pas rien. Sauf que la sixième mouture du manuscrit vient d’être à nouveau refusée par les éditions Gallimard. Un refus accompagné pour la première fois d’un petit mot de Philippe Sollers himself. Pour Gérard c’en est trop, la coupe est pleine et la réponse va être cinglante. Dans une longue lettre à l’attention du « mandarin égocentrique des lettres françaises », il va défendre son texte avec un aplomb à toute épreuve. Avec véhémence, conviction, et sans peur du ridicule… Gérard Joyau est persuadé d’être un écrivain, un vrai, « contraint de mendier auprès de l’éducation nationale un poste, non pas déshonorant, mais très au-dessous de [sa] juste valeur » à cause de la « malveillance des éditions Gallimard » qui refusent de reconnaître son talent. C'est également un lecteur passionné du magazine Détective, de Mauriac, de Montherlant et de bien d’autres, qui...
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  • Andarta 29/10/2013
    Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et les éditions du Nil. « Tyrannicide » fait partie de la collection des « affranchis » qui demande à ses auteurs d’écrire la lettre qu’ils n’ont jamais écrite, comme indiqué en page de garde. Il s’agit donc d’un texte épistolaire. Le livre en lui-même a une couverture très sobre, est plus étroit qu’un livre de poche ordinaire et, dans le cas ici présent, peu épais. Giulio Minghini nous présente ici Gérard Joyau, un écrivain provincial au destin brisé par le manque de sérieux et d’ouverture d’esprit de Gallimard et de la collection « Infini », dirigée par Philippe Sollers, qu’il considère comme la seule apte à pouvoir publier son roman, « Tyrannicide », justement. Le style en lui-même est plutôt classique, avec une aisance qui permet une lecture fluide et facile. Un peu plus d’une heure a suffi pour que je vienne à bout de l’ouvrage, et encore, en prenant mon temps. Cependant, nous sommes loin de toute neutralité. Les récriminations véhémentes, argumentées selon une rhétorique classique alternent avec un humour décalé et grinçant qui, finalement, rend le personnage de Gérard bien peu crédible dans ses revendications d’écrivain, même si hélas, dans le fond, il a parfois raison. Nous sommes dans l’exagération et le grandiloquent à chaque fois qu’il s’agit du manuscrit et cela s’entrechoque avec les questions sèches et les attaques, parfois pleines de rancœur, sur le comportement de ce représentant du cercle littéraire parisien qu’est devenu symboliquement Sollers aux yeux de ce provincial aigri. Le personnage de Gérard se dessine en contrepoint de ses arguments : entêté, imbu de lui-même, aveugle mais cependant cultivé et avant tout pathétique. Ce n’est pas moins de six versions du même roman toujours réécrit, modifié, retravaillé jusqu’à en devenir une expression de la rage intime de son auteur, que Joyau envoie à Gallimard dans l’espoir d’être enfin publié en l’espace de quinze ans. Il refuse de proposer son roman ailleurs et insiste, va jusqu’à ruser pour prouver le total manque de sérieux du comité de lecture : comment son œuvre peut-elle être appréciée à sa juste valeur si elle n’est même pas lue ? Et Gérard, triomphant, d’assurer en avoir la preuve ! J’avoue que j’ai souri devant son petit stratagème. Il exige des explications à Sollers et veut le rapport de l’un des membres du comité de lecture, rapport qu’il s’empressera de réfuter point par point avec des arguments tout aussi bancals que ceux du rapport, en passant… Mais qui pose une question essentielle qui a fait et fera encore couler beaucoup d’encre en littérature : comment peut-on juger objectivement d’une œuvre littéraire alors qu’elle est subjective par nature ? Quelle est la norme ? La toise sous laquelle il faut passer ? Pire : peut-on refuser un ouvrage sous prétexte qu’il n’entre pas dans les critères du moment ? Qu’est-ce qu’un bon texte, au final ? Pour ce qui est du roman lui-même, sujet de cette longue lettre indignée, je l’ai déjà dit, il ne cesse d’évoluer. Cependant il reste quelques traits communs à travers toutes ses versions : son titre, immuable, le meurtre symbolique et l’invraisemblance totale de son scénario. Car oui, Gérard Joyau nous résume chacune de ses versions et autant le dire tout de suite, si effectivement le travail d’un écrivain est difficile quand il s’agit d’affûter son texte, autant présenter un ouvrage de « neuf cent trente-quatre pages » avec des situations aussi clichées qu’absolument ridicules et par extension, manquant totalement d’intérêt devient déjà plus problématique, à mon avis. Ainsi le personnage principal évolue du fils étouffé par sa mère pour devenir, à la sixième version, un nobel de la littérature qui perd quelque peu les pédales, avec entre chaque version, une évolution de ce personnage qui prend peu à peu en importance sociale et en noirceur, qui s’épaissit d’une folie qui semble gagner le scénario lui-même. Plus les versions se modifient, plus les incohérences deviennent visibles, plus aussi les détails inutiles s’accumulent… et font tiquer. Le roman devient alors lui-même un personnage qu’on décrit, qu’on ausculte et qui est à la fois ridicule et comique dans ses exagérations. Il y a toujours quelque chose de « trop » dans chacune de ses versions, que ce soit la longueur, les descriptions inutiles, le scénario accumulant des situations invraisemblables, le personnage principal devenant lui-même improbable… Le texte devient alors un objet ridicule, un matamore littéraire, tout comme Joyau devient un matamore de la plume… Le cercle est vraiment bouclé quand le roman lui-même rejoint la vie de son auteur tout à la fin de la lettre. Au final, j’ai beaucoup apprécié ma lecture. Cependant, il faut la prendre au second, voire troisième degré et être capable de recul pour dégager quelques problématiques sur lesquelles il est toujours intéressant de se pencher. Car à travers cette caricature d’écrivain et de roman reste posée la question de la valeur de l’œuvre littéraire et de la qualité d’un écrivain, de la subjectivité de l’auteur, du lecteur, du critique et de l’éditeur, question qui n’a pas de réponse et qui ressurgit régulièrement dans les classes et les amphis. Avant toute chose, je tiens à remercier Babelio et les éditions du Nil. « Tyrannicide » fait partie de la collection des « affranchis » qui demande à ses auteurs d’écrire la lettre qu’ils n’ont jamais écrite, comme indiqué en page de garde. Il s’agit donc d’un texte épistolaire. Le livre en lui-même a une couverture très sobre, est plus étroit qu’un livre de poche ordinaire et, dans le cas ici présent, peu épais. Giulio Minghini nous présente ici Gérard Joyau, un écrivain provincial au destin brisé par le manque de sérieux et d’ouverture d’esprit de Gallimard et de la collection « Infini », dirigée par Philippe Sollers, qu’il considère comme la seule apte à pouvoir publier son roman, « Tyrannicide », justement. Le style en lui-même est plutôt classique, avec une aisance qui permet une lecture fluide et facile. Un peu plus d’une heure a suffi pour que je vienne à bout de l’ouvrage, et encore, en prenant mon temps. Cependant, nous sommes loin de toute neutralité. Les récriminations véhémentes, argumentées selon une rhétorique classique alternent avec un humour décalé et grinçant qui, finalement, rend le personnage de Gérard bien peu crédible dans ses revendications d’écrivain, même si hélas, dans...
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  • Alyette 26/10/2013
    En adressant au sultan moribond des lettres françaises - Philippe Sollers -, la lettre de sa vie, G.J le narrateur et auteur de cette missive aussi aliénée que foudroyante de mélancolie ignore qu’il écrit là les lignes les plus affûtées de son existence, de celles qui déchirent enfin « le voile opaque de l’indifférence ». La suite sur Laisse parler les filles : http://laisseparlerlesfilles.wordpress.com/2013/10/26/rentree-litteraire-2013-tyrannicide-de-giulio-minghini-les-illusions-perdues-de-lhomme-qui-voulut-etre-ecrivain/
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