Ce que le jour doit à la nuit : Le livre de Yasmina Khadra

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Julliard

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" Mon oncle me disait : "Si une femme t'aimait, et si tu avais la présence d'esprit de mesurer l'étendue de ce privilège, aucune divinité ne t'arriverait à la cheville.'
Oran retenait son souffle en ce printemps 1962. La guerre engageait ses dernières folies. Je cherchais Émilie. J'avais peur pour elle. J'avais besoin d'elle. Je l'aimais et je revenais le lui prouver. Je me sentais en mesure de braver les ouragans, les tonnerres, l'ensemble des anathèmes et les misères du monde entier. "
Yasmina Khadra nous offre ici un grand roman de l'Algérie coloniale (entre 1936 et 1962) et éclaire d'un nouveau jour, dans une langue splendide et avec la générosité qu'on lui connaît, la dislocation atroce de deux communautés amoureuses d'un même pays.
" Si j'ai fait du cinéma jusqu'à aujourd'hui, c'est sûrement dans la perspective de réaliser un jour une histoire comme celle-là et toute mon expérience de cinéaste était tendue dans une telle attente inconsciente. Le roman de Yasmina Khadra est arrivé comme un signe du destin. " Alexandre Arcady


Prix Roman France Télévisions 2008
Élu Meilleur livre de l'année 2008 par le magazine Lire
Prix des Lecteurs corses 2009
Prix "Les Dérochères" (Canada 2010)

De (auteur) : Yasmina Khadra

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Ressources

Expérience de lecture

Avis Babelio

RChris

5.00 sur 5 étoiles

• Il y a 3 semaines

“Mon père était heureux. Je ne l'en croyais pas capable.“ Ce livre m'a saisi dès l'incipit qui m'en a rappelé un autre*. L’effet waouh de l’écriture a fonctionné dès les premières pages. Yasmina Khadra installe son histoire avec les images du caractère loqueteux d’un bled des années 30 et celui du bidonville d’Oran (me faisant penser à “La charogne”*) : “Jenane Jato : un foutoir de broussailles et de taudis grouillant de charrettes geignardes, de mendiants, de crieurs, d’âniers aux prises avec leurs bêtes, de porteurs d’eau, de charlatans et de mioches déguenillés ; un maquis ocre et torride, saturé de poussière et d’empuantissement, greffé aux remparts de la ville telle un tumeur maligne.”, et du dénuement de ses habitants : “Les mêmes silhouettes cacochymes rasaient les murs, les mêmes loques se faisandaient au fond de leurs cartons ; les plus abîmées se tenaient en faction devant des gargotes putrescentes pour tremper leur pain nu dans les odeurs de cuisson, la figure cendreuse, le regard coagulé, ficelées dans leurs burnous pareils à des momies.” *Camus, Baudelaire, que de belles références ! J'aurais voulu citer toutes pages qui nous font ressentir physiquement la misère abyssale. J'ai scanné un paragraphe de la deuxième page, mais Babelio m'a prévenu que ce texte avait déjà été publié et j'ai lâché l'affaire ; or, finalement, "mon" texte avait été diffusé avec des lignes entrecroisées donnant un salmigondis partiellement incohérent. Le temps de corriger, j’avais sept personnes qui avaient liké : même cul par-dessus tête une citation de Yasmina Khadra demeure du Khadra ! Les deux frères, dont l’un s’est intégré en épousant une Française et en devenant pharmacien et dont l’autre est resté paysan pauvre, subissent le mektoub. Leur opposition culturelle amorce ce que sera la guerre d’indépendance algérienne, symbolisée par le personnage composite de Younès renommé Jonas, élevé dans les deux cultures, qui ne pourra jamais se situer entre elles. Quand j'ai pensé que le roman était complet avec la trajectoire des quatre amis inséparables “comme les quatre branches d’une fourche”, surgit la guerre de libération nationale et le déchirement des communautés qui confèrent à “Ce que le jour doit à la nuit” une dimension supérieure en mêlant l’intime à l’Histoire. L’écriture de Yasmina Khadra excelle dans tous les registres (que j’ai échantillonnés en citations) : - quand il parle des femmes, de l’amour : “Celui qui passe à côté de la plus belle histoire de sa vie n’aura que l’âge de ses regrets et tous les soupirs du monde ne sauraient bercer son âme.” - quand il présente les villes d’Oran (le quartier européen et Jenane Jato), de Rio Salgado, de Marseille… - quand il évoque l'affrontement des communautés durant la guerre d'indépendance et la nostalgie des pieds-noirs déracinés. Une histoire d’amour entravée parcourt le roman de l’adolescence à l'âge mûr comme une métaphore des clivages culturels et identitaires dans un pays divisé. Cette relation contrariée devient le miroir du conflit politique algéro-français… Et cela est très fort. Il me manque une sixième étoile pour noter ce livre sublime. Je suis allé voir dans “120 ans de prix Goncourt” pourquoi ce livre n’avait pas obtenu cette distinction. Je n’ai pas trouvé de réponse, si ce n’est que ce fut une année “Galligrasseuil”. Il n’était même pas dans la liste des 15 sélectionnés, il sera quand même couronné du prix du meilleur livre de l’année 2008 du magazine “Lire”. La dernière page tournée, j’avais déjà envie de le relire… Tiens, il existe une adaptation cinématographique d'Alexandre Arcady avec Anne Consigny…

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4.50 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Livre magnifiquement bien écrit, qui m’a permis d’en savoir d’avantage sur le contexte de l’Algérie entre les années 1930 et 2000. Très touchant, une vrai leçon de vie, sur l’amour, l’amitié, la guerre. Bref à lire absolument. L’écriture permet de presque ressentir exactement tout ce que l’auteur décrit c’est fou.

EmmaAdublin

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

Le début du roman a été difficile puisque je ne suis pas une habituée de ce genre littéraire. Si vous êtes quelqu’un d’impatient qui aimé dévorer le livre d’une traite, je ne vous le recommande. Si vous êtes friands d’une histoire avec une même ligne directrice du début à la fin, passez aussi votre chemin. L’intrigue est profonde, intense, douloureuse. Une fois que vous aurez terminé le livre, un sentiment de victoire vous habitera et aussi une légère tristesse parce que les personnages vont “vous manquer”.

manonchristiny

4.00 sur 5 étoiles

• Il y a 1 mois

J’ai lu ce livre bien après sa sortie. Cela faisait plusieurs années que je voulais le lire, mais je ne trouvais pas le temps. J’ai regardé l’adaptation de ce roman en film il y a plusieurs années, ce qui m’a donc poussée à passer du côté de l’œuvre originale. Selon mes souvenirs, j’ai l’impression que le livre est légèrement plus sombre, mais vraisemblablement plus réaliste. Je m’attendais davantage à une histoire d’amour, mais celle-ci ne commence qu’à la moitié du livre et est finalement très peu présente par la suite. J’ai tout de même apprécié ce livre, qui décrit les émotions, les ressentis et les questionnements avec beaucoup de justesse. C’est un livre prenant, émotionnellement parlant. On se prend d’affection pour le personnage principal, qu’on suit pratiquement tout au long de sa vie.

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Fiche technique du livre

  • Genres
    Romans , Roman Français
  • EAN
    9782260017585
  • Collection ou Série
  • Format
    Grand format
  • Nombre de pages
    416
  • Dimensions
    227 x 142 mm

L'auteur

Yasmina Khadra

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23,50 € Grand format 416 pages