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Hollande l'Africain
Collection : Cahiers libres
Date de parution : 13/10/2015
Éditeurs :
La Découverte

Hollande l'Africain

Collection : Cahiers libres
Date de parution : 13/10/2015
Par un des grands journalistes de RFI, une analyse subtile et percutante de l’étrange métamorphose de François Hollande (le député de la Corrèze vivait en effet bien loin du Zambèze…). Rouages de la politique africaine de l’Élysée, réseaux qui cherchent à l’influencer : l’auteur explique comment le président s’est subitement entiché du continent africain, dont il a découvert qu’il est aujourd’hui au cœur des préoccupations politiques, économiques et sécuritaires internationales.
Qui aurait songé, avant mai 2012, à accoler l’adjectif « africain » au nom de François Hollande ? Personne, sans doute. Car, avant son élection, l’actuel président de la République... Qui aurait songé, avant mai 2012, à accoler l’adjectif « africain » au nom de François Hollande ? Personne, sans doute. Car, avant son élection, l’actuel président de la République était l’un des hommes politiques français les plus étrangers à l’Afrique. Depuis son arrivée à l’Élysée, il s’est pourtant inventé... Qui aurait songé, avant mai 2012, à accoler l’adjectif « africain » au nom de François Hollande ? Personne, sans doute. Car, avant son élection, l’actuel président de la République était l’un des hommes politiques français les plus étrangers à l’Afrique. Depuis son arrivée à l’Élysée, il s’est pourtant inventé un destin africain. D’abord pour prendre ses distances avec la Françafrique version Sarkozy. Puis en inventant sa propre politique africaine, mélange singulier de déclarations humanistes et d’interventions armées.
« Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique », s’écrie-t-il en février 2013, le jour où il défi le en « libérateur » dans les rues de Tombouctou, trois semaines après avoir lancé les troupes françaises à l’assaut des djihadistes du Sahel. Et voilà que le président socialiste semble prendre goût à son nouveau statut de chef de guerre ! Un an après l’opération Serval au Mali, il lance l’opération Sangaris en Centrafrique et redéploie les moyens militaires français en Afrique dans un vaste dispositif, l’opération Barkhane, censé aider nos « amis africains » à mener à bien la « guerre contre le terrorisme ».
À l’aide de témoignages inédits, Christophe Boisbouvier décortique la métamorphose de François Hollande. Analysant les rouages de la politique africaine de l’Élysée et identifiant les réseaux qui cherchent à l’influencer, l’auteur explique comment l’actuel président s’est subitement entiché d’un continent qui est aujourd’hui au cœur des préoccupations politiques, économiques et sécuritaires internationales.
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EAN : 9782707188687
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)
EAN : 9782707188687
Façonnage normé : EPUB2
DRM : Watermark (Tatouage numérique)

Ils en parlent

Dans l'univers impitoyable du journalisme, être à la fois une voix écoutée et une plume respectée n’est pas donné à tout le monde. Autant dire que Christophe Boisbouvier est un oiseau rare. La voix, celle de l’interviewer pugnace du matin est familière aux auditeurs de RFI depuis trois décennies. La plume, à la fois analytique et informée, est appréciée par les lecteurs de Jeune Afrique depuis douze ans. A celui qui est devenu sans l’avoir vraiment cherché, une quasi-institution du petit monde des journalistes africanistes, il manquait un livre, et ce Hollande l’Africain s’est imposé à lui comme une évidence. Une année d’enquête et d’écriture pour décrire la métamorphose d’un président sans aucune appétence initiale pour le continent et qui a fini par se convaincre que sans l’Afrique la France n’est qu’un nain politique. Le résultat est passionnant, souvent surprenant et riche d’une collection d’anecdotes graves et gourmandes, épicées comme un bon thieboudiène.
 
François Soudan / Jeune Afrique

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • YvesParis 05/11/2015
    Les auditeurs de RFI connaissent bien Christophe Boisbouvier qui chaque matin interroge sans complaisance son « Invité du jour ». Les lecteurs de Jeune Afrique ont lu ses articles, toujours remarquablement informés. Malgré les nombreuses opportunités qu'il avait eu de le faire, le journaliste n'avait jamais sauté le pas. C'est chose faite avec son premier livre consacré à la politique africaine de François Hollande. Cet ouvrage s'inscrit dans une généalogie déjà bien étoffée. Chaque locataire de l'Elysée voit sa politique africaine passée au scalpel : « La politique africaine de François Mitterrand » (Jean-François Bayart, Karthala, 1984), « Chirac l'Africain » (Gérard Claude, Politique étrangère, IFRI, 2007), « La politique africaine de Nicolas Sarkozy : rupture ou continuité ? » (Assane Thiam, Politique étrangère, IFRI, 2008), « Sarko en Afrique » (Antoine Glaser et Stephen Smith, Plon, 2008), « Sarko l'Africain » (Gilles Labarthe, Hugo et compagnie, 2011), « La politique africaine de la France sous François Hollande : renouvellement et impensé stratégique » (Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, IFRI, 2014). Cette énumération est en soi révélatrice de l'intérêt toujours vif pour la politique africaine du président de la Vème République et de sa personnalisation. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Hollande et Sarkozy se ressemblent quand il s'agit de l'Afrique. L'un et l'autre connaissent mal le continent avant leur élection. Christophe Boisbouvier évoque longuement les années de formation du futur président socialiste. du continent africain, il connaît tout au plus l'Algérie où il a effectué son stage ENA en 1978 pendant les « années de plomb » du régime FLN. Il n'a quasiment jamais mis les pieds en Afrique subsaharienne, si ce n'est pour une courte visite en Somalie et quelques séjours touristiques au Sénégal, la terre natale de sa compagne Ségolène Royal. Au Zambèze, il préfère la Corrèze où il est parachuté en qualité de jeune conseiller économique du Président Mitterrand et dont il parvient à devenir le député en 1988. Il se tient loin des affaires africaines où, selon son expression « il n'y [aurait] que des coups à prendre » (p. 67). Seule exception à cette règle : sous l'influence des « éléphants » du PS, son soutien à Laurent Gbagbo au moins jusqu'en 2004. Autre trait commun avec Nicolas Sarkozy : François Hollande promet la rupture avec la Françafrique. Il en fait même une promesse de campagne, la 58ème, en janvier 2012. Et il le répète à Dakar, en octobre 2012, à l'occasion de son tout premier voyage en Afrique : « le temps de la Françafrique est révolu (…) Les émissaires, les intermédiaires et les officines trouvent désormais porte close à la Présidence de la république comme dans les ministères ». Cette première étape africaine n'a pas été choisie au hasard. Dakar, c'est le lieu où Nicolas Sarkozy avait prononcé son discours honni en juillet 2007, y affirmant sous l'influence de Henri Guaino, que « l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire ». Dakar, c'est aussi une destination moins compromettante que Kinshasa où Hollande doit se rendre pour le Sommet de la Francophonie le lendemain. Mais, sur le fond, les paroles prononcées par le président socialiste ne diffèrent guère de celles de son prédécesseur à Cotonou en mai 2006 qui s'y était engagé à « tourner la page des réseaux d'un autre temps, des conseillers officieux, des officines et des émissaires de l'ombre. » Troisième point commun entre Hollande et Sarkozy : l'un comme l'autre, sitôt arrivés au pouvoir, ont mis en oeuvre une politique réaliste. Loin d'interdire de séjour les autocrates africains les moins fréquentables, ils ont accueilli sur le perron de l'Elysée les Bongo (père puis fils), Biya, Déby, Compaoré …. de là à dire, comme l'avait prédit Alain Juppé début 2012 que la politique africaine de François Hollande serait un « mauvais copier-coller » (p. 148) de celle de Nicolas Sarkozy, il y a un pas que Christophe Boisbouvier n'hésite pas à franchir. Dans le parcours de François Hollande, l'auteur oppose au « temps des promesses » « le règne de la Realpolitik ». Sous le président socialiste comme sous ses prédecesseurs, se rejoue le combat des Anciens et des Modernes : d'un côté ceux qui veulent conserver à la relation franco-africaine sa spécificité, de l'autre ceux qui veulent la normaliser. Rupture avec la Françafrique ? Oui ! Mais de quelle Françafrique parle-t-on ? S'agit-il de la France-à-fric dont Claude Guéant, Robert Bourgi et Patrick Balkany ont perpétué les pratiques les plus contestables durant la présidence Sarkozy ? Ou s'agit-il de la politique de la canonnière avec laquelle la France de Serval, Sangaris, Barkhane semble renouer durant la présidence Hollande ? La conclusion de Christophe Boisbouvier est sévère : « pendant la campagne de 2012, le candidat socialiste a été bien imprudent de promettre la « rupture ». Certes, depuis qu'il est à l'Elysée, Hollande, jusqu'à preuve du contraire, se tient beaucoup plus éloigné de l'affairisme et du clientélisme que son prédécesseur. Pour le reste, la rupture est loin d'être évidente. Tout au long de cet ouvrage, on a vu comment l'homme qui se présentant en 2012 comme le candidat du « changement maintenant » a renoué avec les anciennes habitudes. Celui qui voulait « rompre avec la Françafrique » a finalement rompu avec plusieurs de ses promesses de campagne … » (pp. 326-327). Pas de « grand soir » dans la politique africaine, ni en 1981 lorsque François Mitterrand démissionne Jean-Pierre Cot et confie la responsabilité de ses dossiers à son propre fils, ni en 2007 ni en 2012. Mais néanmoins une lente évolution. La justice, de plus en plus indépendante, mène des enquêtes, telle celle concernant les biens mal acquis, qui auraient été inimaginables au temps glorieux de Jacques Foccart. La presse dévoile les dessous de la Françafrique, par exemple en publiant les fracassantes révélations de Robert Bourgi. le Parlement multiplie les missions d'information sur l'Afrique. Faut-il pour autant faire crédit à François Hollande de ces évolutions ? Non. La victoire des Modernes sur les Anciens n'est pas celle du Bien sur le Mal. Si désormais la politique africaine de la France s'est normalisée, si les pratiques répréhensibles de la Françafrique ont peu à peu été abandonnées, ce n'est pas sous l'effet d'une miraculeuse épiphanie. Mais sous la contrainte d'un environnement qui, privant l'exécutif de l'omnipotence qu'il exerçait aux temps glorieux du foccartisme, rend impossible leur pérennisation. Cette critique sera publiée dans le numéro 255 de la revue "Afrique contemporaine" de l'AFDLes auditeurs de RFI connaissent bien Christophe Boisbouvier qui chaque matin interroge sans complaisance son « Invité du jour ». Les lecteurs de Jeune Afrique ont lu ses articles, toujours remarquablement informés. Malgré les nombreuses opportunités qu'il avait eu de le faire, le journaliste n'avait jamais sauté le pas. C'est chose faite avec son premier livre consacré à la politique africaine de François Hollande. Cet ouvrage s'inscrit dans une généalogie déjà bien étoffée. Chaque locataire de l'Elysée voit sa politique africaine passée au scalpel : « La politique africaine de François Mitterrand » (Jean-François Bayart, Karthala, 1984), « Chirac l'Africain » (Gérard Claude, Politique étrangère, IFRI, 2007), « La politique africaine de Nicolas Sarkozy : rupture ou continuité ? » (Assane Thiam, Politique étrangère, IFRI, 2008), « Sarko en Afrique » (Antoine Glaser et Stephen Smith, Plon, 2008), « Sarko l'Africain » (Gilles Labarthe, Hugo et compagnie, 2011), « La politique africaine de la France sous François Hollande : renouvellement et impensé stratégique » (Aline Leboeuf et Hélène Quénot-Suarez, IFRI, 2014). Cette énumération est en soi révélatrice de l'intérêt toujours vif pour la politique africaine du président de la Vème République et de sa personnalisation. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Hollande...
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