RÉSUMÉ
Printemps 1948. Dans l'autocar qui le conduit vers les Alpes piémontaises, Fulvio Amitrani, jeune ex-lieutenant de l'armée de la république de Salò, tout juste libéré d'un camp d'internement américain, s'apprête à accomplir sa promesse : répandre un bouquet vert, blanc, rouge sur les tombes de ses anciens camarades de garnison, fusillés par les partisans rouges quand le fascisme eut perdu définitivement la partie. Cela fait, un autre devoir l'attend : aller se faire remettre le certificat de décès de Lucio, son frère bien-aimé et follement admiré. « Abattu par les partisans le 29 avril 1945, à la suite des événements insurrectionnels ». Le certificat, délivré par la préfecture de police de Milan, semble on ne peut plus clair. Et banal : Lucio était un jeune fasciste fanatique, et dans les terribles journées de la fin de la guerre, les règlements de comptes entre communistes et agents de la république de Salò étaient monnaie courante. Pourtant, Fulvio n'est pas convaincu par cette version officielle.
Ainsi commence une longue investigation, une plongée plutôt, dans les horreurs des derniers mois de la république de Salò, et de la vie de Lucio. Fulvio découvre l'existence de la « bande de Koch » : une sorte de mini-Gestapo ultrafasciste comme il en sévissait plusieurs à cette époque, à vrai dire une bande de tortionnaires sadiques qui, sous couvert d'idéologie, pratiquaient leurs sévices dans le but d'extorquer des fonds. Et des indices lui suggèrent que Lucio aurait été infiltré dans cette sinistre organisation par les autorités. Infiltré, ou selon certains, membre à part entière. Fulvio ne veut pas y croire : son frère, ce grand idéaliste de la révolution fasciste, acoquiné avec de tels malfrats ?...
Voilà Fulvio pris dans une trame de fausses pistes, de vrais mensonges et de présomptions équivoques. Son enquête avance en claudiquant jusqu'à sa rencontre avec une étrange jeune femme, qui lui assénera malgré elle l'incroyable vérité sur la mort de son frère, lui ôtant ses dernières illusions. Alors lui sera proposée une issue à son désarroi : se recycler lui aussi dans le nouvel État, se refaire une virginité politique, mettre son expérience et ses compétences au service de l'Italie postfasciste en échange d'un bon salaire. Désabusé, dégoûté, il refusera...