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La Couleur du lait
Karine Lalechère (traduit par)
Date de parution : 03/09/2015
Éditeurs :
10/18

La Couleur du lait

Karine Lalechère (traduit par)
Date de parution : 03/09/2015
1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un... 1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse,... 1831. Mary une jeune fille de 15 ans mène une vie de misère dans la campagne anglaise du Dorset. Simple et franche, mais lucide et entêtée, elle raconte comment, un été, sa vie a basculé lorsqu’on l’a envoyée chez le pasteur Graham, pour servir et tenir compagnie à son épouse, une femme fragile et pleine de douceur. Avec elle, elle apprend la bienveillance. Avec lui, elle découvre les richesses de la lecture et de l’écriture… mais aussi obéissance, avilissement et humiliation. Un apprentissage qui lui servira à coucher noir sur blanc le récit tragique de sa destinée. Et son implacable confession. Nell Leyshon réalise un travail d’orfèvre avec ce portrait inoubliable, où vibre la voix lucide et magnifique de son héroïne.
 
 
 
« La Couleur du lait se déroule en quatre temps, celui du rythme de la nature. Et c’est très modestement un grand moment de poésie. »
Libération
 
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Karine Lalechère

 
 
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EAN : 9782264064530
Code sériel : 4966
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 192
Format : 108 x 177 mm
EAN : 9782264064530
Code sériel : 4966
Façonnage normé : POCHE
Nombre de pages : 192
Format : 108 x 177 mm

Ce qu'en pensent nos lecteurs sur Babelio

  • Cannetille 01/03/2023
    Nous sommes en 1831 et Mary a quinze ans. Dans son pauvre français de paysanne, des crampes dans les doigts tant elle se hâte d’écrire avant une terrible échéance qui ne se dévoilera qu’à la fin, elle raconte son histoire, plus précisément le drame qui a fait chavirer sa vie au cours de la dernière année écoulée. Mary est la dernière des quatre filles d’une famille de paysans pauvres du Dorset, dans le sud de l’Angleterre. Mis à part le grand-père infirme qui, cloué sur sa chaise, n’est plus qu’une bouche inutile, tous triment, du lever au coucher du soleil, aux durs travaux de la ferme, leur vie de bêtes de somme ne laissant guère de place aux sentiments. Entre la brutalité du père et la sécheresse mutique de la mère, les filles besognent doublement pour faire oublier la catastrophe d’être, toutes quatre, nées faibles femmes. Avec sa langue bien pendue, son adoration pour l’aïeul improductif et, surtout, sa patte un peu folle, Mary est celle dont le père choisit de se passer aux champs, pour l’envoyer gagner quelques sous au service du pasteur et de son épouse malade. Dans cette demeure cossue sise au coeur du village, à seulement quelques encablures... Nous sommes en 1831 et Mary a quinze ans. Dans son pauvre français de paysanne, des crampes dans les doigts tant elle se hâte d’écrire avant une terrible échéance qui ne se dévoilera qu’à la fin, elle raconte son histoire, plus précisément le drame qui a fait chavirer sa vie au cours de la dernière année écoulée. Mary est la dernière des quatre filles d’une famille de paysans pauvres du Dorset, dans le sud de l’Angleterre. Mis à part le grand-père infirme qui, cloué sur sa chaise, n’est plus qu’une bouche inutile, tous triment, du lever au coucher du soleil, aux durs travaux de la ferme, leur vie de bêtes de somme ne laissant guère de place aux sentiments. Entre la brutalité du père et la sécheresse mutique de la mère, les filles besognent doublement pour faire oublier la catastrophe d’être, toutes quatre, nées faibles femmes. Avec sa langue bien pendue, son adoration pour l’aïeul improductif et, surtout, sa patte un peu folle, Mary est celle dont le père choisit de se passer aux champs, pour l’envoyer gagner quelques sous au service du pasteur et de son épouse malade. Dans cette demeure cossue sise au coeur du village, à seulement quelques encablures de chez elle, l’adolescente découvre tout ce qui la sépare d’un monde bourgeois dont elle n’avait jusqu’ici aucune idée. A sa stupéfaction et à son dépaysement se mêlent bientôt des sentiments partagés : certes mieux vêtue et nourrie, à l’abri des coups et bientôt initiée à la lecture et à l’écriture, elle expérimente aussi l’avilissement et l’humiliation, seule et sans recours face à la toute puissante respectabilité des notables. Pot de terre parmi les pots de fer, elle apprendra toute la fatalité de sa condition... Menée au gré d’une grammaire hésitante ignorant notamment les majuscules, dans une langue emplie d’expressions imagées exprimant à merveille une spontanéité franche et naïve, une intelligence maline et une lucidité pleine de bon sens, la narration fait surgir de son époque une jeune paysanne aussi vraie que nature, entourée de personnages si crédibles les uns que les autres qu’ils en crèvent tous les pages. C’est durablement impressionné que l’on referme ce roman tellement implacable et magistral, en pourtant si peu de pages. Très grand coup de coeur.
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  • DETHYREPatricia 01/07/2022
    Un petit livre d'une auteure anglaise inconnue pour moi, acheté au détour d'une brocante locale, attirée que j'ai été par la photo de couverture (qui n'est pas celle affichée ici, car d'une autre édition), le titre, et bien sûr le résumé. Sensible aux histoires de vies, à l'histoire, à la condition féminine, à la lecture et à l'écriture, mais aussi à tout ce qui relève de l'inceste, du viol et autres "joyeusetés" imposées aux femmes, je ne pouvais que m'arrêter sur ce petit roman de 175 pages (dont j'ai pensé un temps qu'il s'agissait d'un témoignage vécu), un roman sans prétention stylistique mais qui touche énormément. En effet, dès le départ, j'ai été déroutée par la mise en page graphique, avec notamment l'absence des tirets de dialogue (on a du mal alors à comprendre qui parle) et la quasi absence de ponctuation. J'ai pensé "c'est un livre mal imprimé" ?, "c'est une forme particulière de poésie" ? Non, il s'agit bien d'un roman... Mais le texte lu est censé avoir été écrit par une petite paysanne analphabète et handicapée de 15 ans, non informée des règles de présentation d'un livre (on verra à la fin les conditions réelles d'écriture... Un petit livre d'une auteure anglaise inconnue pour moi, acheté au détour d'une brocante locale, attirée que j'ai été par la photo de couverture (qui n'est pas celle affichée ici, car d'une autre édition), le titre, et bien sûr le résumé. Sensible aux histoires de vies, à l'histoire, à la condition féminine, à la lecture et à l'écriture, mais aussi à tout ce qui relève de l'inceste, du viol et autres "joyeusetés" imposées aux femmes, je ne pouvais que m'arrêter sur ce petit roman de 175 pages (dont j'ai pensé un temps qu'il s'agissait d'un témoignage vécu), un roman sans prétention stylistique mais qui touche énormément. En effet, dès le départ, j'ai été déroutée par la mise en page graphique, avec notamment l'absence des tirets de dialogue (on a du mal alors à comprendre qui parle) et la quasi absence de ponctuation. J'ai pensé "c'est un livre mal imprimé" ?, "c'est une forme particulière de poésie" ? Non, il s'agit bien d'un roman... Mais le texte lu est censé avoir été écrit par une petite paysanne analphabète et handicapée de 15 ans, non informée des règles de présentation d'un livre (on verra à la fin les conditions réelles d'écriture de l'intéressée). Il n'y a pas non plus de majuscules au début des phrases, la syntaxe est plus qu'approximative (mais c'est voulu, car c'est la traduction littérale d'un parler paysan anglais du XIXe siècle) et les temps de conjugaison ne sont pas toujours respectés. Le récit, puisqu'il s'agit bien d'un récit écrit à la première personne, s'échelonne sur un an, au rythme des saisons. On y découvre le destin difficile de Mary et de sa famille pauvre et laborieuse. Les parents n'ont pas eu de fils alors, bon an, mal an, les quatre filles sont amenées à les remplacer dans un dur quotidien rythmé, du lever au coucher du soleil, par les corvées. Jusqu'au jour où le père de Mary l'informe qu'elle doit quitter sa maison et aller vivre chez le pasteur Graham à qui il l'a louée contre monnaie sonnante et trébuchante, afin qu'elle aide à la tenue du logis et qu'elle s'occupe de sa femme malade. Certes, Mary se retrouve habillée de propre, nourrie et logée dans de meilleures conditions que celles qu'elle connaissait jusqu'alors... mais, malgré l'avantage évident tiré de sa nouvelle condition, elle vit difficilement cet arrachement de ses racines et de ses proches et n'aura de cesse de retourner à la ferme, au grand dam de son père qui l'obligera à respecter sa parole donnée. Difficile de trop en dire sans dévoiler l'intrigue. Peu à peu, Mary trouvera ses marques dans cette nouvelle maison grâce notamment à un semblant d'intérêt et d'affection prodigué par la femme du pasteur dont elle s'occupe. Jusqu'à un moment de bascule, quand celle-ci viendra à décéder. Ce n'est donc pas le style de l'écriture qui nous intéressera ici (hormis peut-être que l'auteure a quand même dû vraiment travailler la forme pour parvenir à restituer un parler tronqué). Ce qui m'a semblé très percutant, c'est la façon dont la personnalité du personnage principal, Mary, a été dessinée. Avant-gardiste avant l'heure, Mary fait preuve d'un bon sens et d'un sens de la répartie qui en étonnent plus d'un. Certes, elle ne sait ni lire, ni écrire. N'a reçu aucune forme d'affection de la part de ses parents, trop occupés à trimer (à part peut-être de la part de son grand-père grabataire qui vit avec eux), n'est pas informée des us et coutumes des gens dits "civilisés", mais elle connaît néanmoins la marche de la vie, au travers des rythmes de la nature, des animaux dont elle s'occupe, grâce à son sens de l'observation et à son intelligence naturelle sensible. La chute du roman est remarquable et implacable. A l'image de la condition féminine des femmes et jeunes filles défavorisées de l'Angleterre du XIXe siècle. Bref, un petit livre intéressant et percutant au plan émotionnel.
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  • Sydola 20/02/2022
    En 1831, Mary est le benjamine d'une famille de quatre filles. Avec ses trois soeurs, elle aide aux travaux de la ferme. Malgré un pied bot, elle est pleine de vie et n'a pas la langue dans sa poche. Elle est très attachée à son grand père qui vit avec eux et à qui elle raconte tout. A 15 ans, son père la place chez le pasteur pour qu'elle s'occupe de sa femme qui se meurt. Là, elle partage sa chambre avec la cuisinière. A la mort de la maîtresse de maison, le pasteur licencie la cuisinière et entreprend d'éduquer Mary. Il lui apprend la lecture et l'écriture mais jusqu'où va-t-il pousser cette éducation ? C'est grâce à cet enseignement que Mary va nous raconter son histoire. J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette jeune fille pleine de vie qui dit les choses telles qu'elle les ressent, les vit. Elle nous raconte son histoire avec une certain recul sans pathos ni jugement, simplement telle qu'elle l'a vécue. Elle décrit ce quelle ressent et son incompréhension et impuissance face aux décisions prises par les adultes. Ce roman est aussi une carte postale de la vie rurale au XIXème siècle en Angleterre où les gens de ferme utilisaient... En 1831, Mary est le benjamine d'une famille de quatre filles. Avec ses trois soeurs, elle aide aux travaux de la ferme. Malgré un pied bot, elle est pleine de vie et n'a pas la langue dans sa poche. Elle est très attachée à son grand père qui vit avec eux et à qui elle raconte tout. A 15 ans, son père la place chez le pasteur pour qu'elle s'occupe de sa femme qui se meurt. Là, elle partage sa chambre avec la cuisinière. A la mort de la maîtresse de maison, le pasteur licencie la cuisinière et entreprend d'éduquer Mary. Il lui apprend la lecture et l'écriture mais jusqu'où va-t-il pousser cette éducation ? C'est grâce à cet enseignement que Mary va nous raconter son histoire. J'ai beaucoup aimé l'histoire de cette jeune fille pleine de vie qui dit les choses telles qu'elle les ressent, les vit. Elle nous raconte son histoire avec une certain recul sans pathos ni jugement, simplement telle qu'elle l'a vécue. Elle décrit ce quelle ressent et son incompréhension et impuissance face aux décisions prises par les adultes. Ce roman est aussi une carte postale de la vie rurale au XIXème siècle en Angleterre où les gens de ferme utilisaient comme main d'oeuvre pour s'occuper des animaux et autres travaux de la ferme. Mais cela vaut aussi pour tous les pays. Ce fut une belle surprise qui s'est transformé en coup de coeur.
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  • vibrelivre 11/09/2021
    La Couleur du lait The Color of Milk Nell Leyshon roman, 2012 Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Karine Lalechère Phébus, littérature étrangère C'est le récit d'une jeune fille de la ferme, devenue fille de maison. Elle s'appelle Mary. Elle a quatorze ans, bientôt quinze. Elle écrit en 1831 les faits qui se sont déroulés l'année précédente et celle où elle met en forme ce qui lui est arrivé et qui a changé sa vie. Elle vit dans la campagne anglaise du Dorset (le pays de Thomas Hardy!) Ces faits sont rythmés par les saisons. Ils commencent au printemps et se terminent le printemps suivant. Le printemps a une valeur symbolique très forte, une nouvelle vie commence. Mary se rend chez le pasteur. Elle a pour tâche de soigner l'épouse malade. Son père, qui ne s'intéresse qu'à l'argent, l'a vendue. Elle n'a rien à dire, d'autant moins qu'elle est une fille. Elle est obligée d'obéir.Le dernier printemps célèbre la naissance de la liberté. Et quelle liberté ! Mary est la dernière d'une fratrie de quatre sœurs. Elle a une patte folle -sa mère, enceinte d'elle, n'a pas arrêté les travaux très durs de la ferme. Le fœtus a eu la jambe pliée dans son ventre- et les cheveux couleur... La Couleur du lait The Color of Milk Nell Leyshon roman, 2012 Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Karine Lalechère Phébus, littérature étrangère C'est le récit d'une jeune fille de la ferme, devenue fille de maison. Elle s'appelle Mary. Elle a quatorze ans, bientôt quinze. Elle écrit en 1831 les faits qui se sont déroulés l'année précédente et celle où elle met en forme ce qui lui est arrivé et qui a changé sa vie. Elle vit dans la campagne anglaise du Dorset (le pays de Thomas Hardy!) Ces faits sont rythmés par les saisons. Ils commencent au printemps et se terminent le printemps suivant. Le printemps a une valeur symbolique très forte, une nouvelle vie commence. Mary se rend chez le pasteur. Elle a pour tâche de soigner l'épouse malade. Son père, qui ne s'intéresse qu'à l'argent, l'a vendue. Elle n'a rien à dire, d'autant moins qu'elle est une fille. Elle est obligée d'obéir.Le dernier printemps célèbre la naissance de la liberté. Et quelle liberté ! Mary est la dernière d'une fratrie de quatre sœurs. Elle a une patte folle -sa mère, enceinte d'elle, n'a pas arrêté les travaux très durs de la ferme. Le fœtus a eu la jambe pliée dans son ventre- et les cheveux couleur de lait. Elle vit dans la misère et la saleté. Elle travaille à longueur de journée. Son père les fait travailler dur, lui qui n'a pas eu de fils. Une fille, ça travaille moins fort qu'un garçon. Sa mère ne sourit presque jamais. Mais Mary est contente, elle aime beaucoup son grand-père qui ne peut plus marcher et vit relégé dans la réserve à pommes. Elle s'occupe de lui, le lave, le fait sortir dans la cour, parle avec lui, le fait rire. Mary a le sens de la répartie, utilise les mots crus, goûte la vie : elle ne se fâche pas longtemps, prend les choses simplement. Elle aime les animaux et a même ses préférés. Elle surprend une nuit qu'elle ne peut pas dormir sa sœur Violette en train de faire l'amour avec le fils du pasteur, Ralf. Son autre sœur Béatrice, alors qu'elle ne sait pas lire, lit la Bible. Son dernier jour à la ferme, elle nettoie la grange avec ses sœurs. Elles chantent. Le grand-père, dans la cour, les regarde. Au presbytère, Mary connaît un autre milieu. On y fait des manières. Elle y rencontre l'épouse malade, esseulée, à qui sa compagnie fait du bien, le pasteur, curieux de la vie des oiseaux, dont l'autre bonne a vu tout de suite qu'elle lui plaisait bien, et y retrouve Ralf, qui se « ferait bien » toutes les filles de la ferme. Elle travaille dur, mais a cependant du temps libre, mène une vie routinière, elle doit surveiller ses mots, porte d'autres vêtements, partage un galetas avec l'autre bonne qui confectionne des linceuls pour sa famille et qui sert la famille du pasteur depuis au moins dix-huit ans. Mary s'enfuit, mais son père la ramène au presbytère ; un jour son grand-père l'envoie chercher parce qu'il s'ennuie d'elle ; un autre jour, c'est Violette qui lui montre qu'elle est enceinte, et qui ne veut pas dévoiler qui est le géniteur. Le géniteur, quant à lui, a opté entre les corvées et le plaisir ; il choisit le plaisir. Il est las de la mauvaise santé de sa mère pour qui il ne montre aucune affection. Il part étudier à Oxford. Sa mère meurt. Le pasteur renvoie l'autre bonne, et surprenant Mary un livre à la main, lui demande si elle veut apprendre à lire. Il lui dit qu'elle est dotée de finesse. Petit à petit, il s'approche d'elle, et sous prétexte de lui donner des leçons, lui caresse le corps. Quand elle le repousse, il lui fait ce chantage : alors plus de leçons. Il faut croire qu'elle a besoin de lire, et elle en a besoin pour pouvoir faire la lecture à son grand-père et qu'il soit fier d'elle, mais aussi elle a toujours dû obéir, et de toute façon, où pourrait-elle aller ? Le pasteur vient dans son lit, et il la force, honteux, dit-il, mais heureux. C'est que la chair est faible, et triste aussi. Le caractère de Mary change. Elle baisse la tête plus souvent. Elle parle moins. Le fils du pasteur le remarque. Le pasteur avait aussi vu en elle une rebelle. Elle le montrera. Mary écrit, avec ses mots à elle, ses fautes de syntaxe (j'ai sorti), des phrases courtes, mais elle est très observatrice, elle est capable de rendre les paysages, les ambiances, et de faire sentir sa nostalgie. Elle est très ouverte au monde. Dans ce récit, elle laisse entendre un drame, une tragédie même, mais elle relate selon la chronologie. Pas d'anticipation. Elle se veut au plus près des faits, rien que des faits, sinon elle sera débordée par les sentiments. Plusieurs passages du livre la montrent sentimentale. Elle (se) jure de dire toute la vérité. Elle fait appel à son lecteur. Elle lui donne son témoignage. Toi, lecteur, qu'en penses-tu ? Peut-être aussi : Pourras-tu faire quelque chose ? C'est aussi un témoignage sur la société des très humbles et la condition des filles pauvres au XIX°. C'est toujours le pire. Pas de douceur dans ce monde inégalitaire, qu'il soit question de classes ou de sexes. Et la convention est rigide. C'est encore le destin d'une fille marquée dès la naissance, contrainte à l'obéissance, mais qui a des ressources pour se sauver d'une humiliante servitude. L'originalité tient à ce que c'est elle-même qui narre les faits, et qu'elle est très jeune. C'est un livre qui tient en haleine.
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  • Cestecrit 22/07/2021
    Mary prend la plume pour nous raconter son destin difficile. Née dans une famille déjà composée de 3 soeurs, petite boiteuse et maltraitée par un père violent et une maman dénuée de toute tendresse, Mary nous dévoile un quotidien de jeune fille vivant à la campagne et travaillant à la ferme. Traire les vaches, aller chercher les oeufs, ne pas perdre de temps à discuter ou flâner sous peine de se prendre une soufflante par sa famille, Mary n'a pas le temps de rêver. Sa rencontre avec le pasteur Graham va sceller son destin. Cette jeune fille, pleine de franchise, nous prend aux tripes dès les premières pages. Mary va traverser de nombreux obstacles au cours de sa vie et ce livre étant court, les émotions n'en sont que plus intenses. Mary m'a bouleversé: sa vie difficile et sa force de caractère m'ont beaucoup touché. Jamais elle ne se laissera faire par les épreuves ou les autres, jamais elle ne se laissera humilier. Il faut savoir que le style de ce livre est tout particulier. En effet, Mary est la narratrice et faute d'avoir été à l'école, sa grammaire et son vocabulaire en sont impactés. L'auteur nous implique directement en ayant tenu compte de cela... Mary prend la plume pour nous raconter son destin difficile. Née dans une famille déjà composée de 3 soeurs, petite boiteuse et maltraitée par un père violent et une maman dénuée de toute tendresse, Mary nous dévoile un quotidien de jeune fille vivant à la campagne et travaillant à la ferme. Traire les vaches, aller chercher les oeufs, ne pas perdre de temps à discuter ou flâner sous peine de se prendre une soufflante par sa famille, Mary n'a pas le temps de rêver. Sa rencontre avec le pasteur Graham va sceller son destin. Cette jeune fille, pleine de franchise, nous prend aux tripes dès les premières pages. Mary va traverser de nombreux obstacles au cours de sa vie et ce livre étant court, les émotions n'en sont que plus intenses. Mary m'a bouleversé: sa vie difficile et sa force de caractère m'ont beaucoup touché. Jamais elle ne se laissera faire par les épreuves ou les autres, jamais elle ne se laissera humilier. Il faut savoir que le style de ce livre est tout particulier. En effet, Mary est la narratrice et faute d'avoir été à l'école, sa grammaire et son vocabulaire en sont impactés. L'auteur nous implique directement en ayant tenu compte de cela et ça peut perturber notre lecture au départ. Ce roman est très poignant et vous porte vers une autre époque. Je n'ai eu aucun mal à me projeter dans le quotidien de Mary car les descriptions sont réalistes et Mary réveille notre instinct de protection d'une telle force que nous avons hâte de découvrir le dénouement de son histoire, surtout qu'elle sème tout le long des indices sur son futur. En conclusion, ce titre très doux cache en vérité une histoire dramatique mais la force émanant du personnage de Mary vous poussera jusqu'à la dernière page sans aucune difficulté malgré le style d'écriture qui peut rebuter au départ.
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