Au cœur du quatrième arrondissement parisien, Vincent Malone reçoit des auteurs le temps d’un entretien intimiste et décontracté en forme d’analyse. Deux épisodes par mois, d’une quinzaine de minutes environ, qui racontent la vie qui se cache derrière les livres que nous aimons. Un traité musical élégant et poétique, dans la ligne des productions du Poste Général (à découvrir sur le site lepostegeneral.com et sur Instagram Lepostegeneral).
Pour Agnès Martin-Lugand, l’écriture n’a pas toujours été une certitude. Psychologue de formation, l’auteur de À la lumière du petit matin (Pocket), raconte au micro de notre podcast Des livres et moi comment elle est venue progressivement à la rencontre des histoires qu’elle portait en elle :
"J’ai découvert le plaisir de l’écriture à la fin de mes études de psycho. Rédiger le mémoire de maîtrise, ça me faisait très peur. En fait, j’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire même si ça a été difficile. Mon superviseur a cru que je n’y arriverais pas, et pourtant si. Et j’ai aimé ça. J’ai réitéré l’année d’après et j’ai aimé encore plus écrire. À la fin de mon DESS, je me suis dit : Un jour, j’écrirai, je raconterai des histoires. C’est comme ça que c’est parti". L’élément déclencheur ? La maternité. "Quand je suis devenue maman, l’écriture est devenue une évidence. L’arrivée de mon fils dans ma vie a chamboulé des tas de choses et il fallait que j’écrive. Il me manquait juste l’histoire", explique-t-elle.
"Être plongée à corps perdu dans une histoire"
Au cours de cet entretien, la romancière à qui l’on doit les romans J’ai toujours cette musique dans la tête ou Désolée, je suis attendue, a également révélé qu’elle entretient une relation singulière avec les personnages qui naissent dans sa tête. Elle raconte :
"Ce qui m’anime, c’est d’être plongée à corps perdu dans une histoire, d’être en fusion avec un personnage, de raconter des choses. C’est ce lien hyper fort entre eux et moi qui m’anime". Et d’ajouter : "Il y a un côté schizophrénique dans ma manière d’être en fusion avec mes personnages. J’en ai parfaitement conscience mais j’en ai besoin. À la maison on dit souvent qu’on est très nombreux à table".